L’évolution des usages du numérique au quotidien – à travers le monde – engage tous les secteurs de notre vie. En 2017 année élective citoyenne, on le constate plus encore avec une accélération dans le domaine “politique” tant aux USA qu’en France.
En janvier dernier, le vendredi 20, pour la première fois de l’histoire des USA, la passation de pouvoir entre deux présidents, Barack Obama et Donald Trump, s’est également jouée sur la scène digitale, avec Twitter. Au même moment en effet, le nouveau président des Etats-Unis a hérité tout naturellement du compte officiel de la présidence américaine.
Cette transmission officielle du numérique -suivie par le public, les passionnés du digital et les médias – montre le pouvoir d’influence accordé à cet outil de communication.
Les réseaux sociaux pour RE-lier
Les réseaux sociaux, médias de l’immédiat, circuits courts de l’information, changent de façon significative les échanges, le dialogue, les relations entre les hommes et les femmes de la planète.
Ils permettent une transversalité unique, une mise en relation directe et parfois surprenante comparée aux us et coutumes de la vie quotidienne.
Deux mondes de l’information s’entrechoquent
Nettement, deux mondes de l’information avancent désormais avec :
– les médias dits traditionnels tels que la presse écrite, la radio, la télévision,
– l’information en ligne du site web à une multitude de réseaux sociaux pour la plupart encore récents.
Dans le rétroviseur, on observe que certains outils et acteurs devenus incontournables aujourd’hui existent seulement depuis moins de dix ans… iPad, Square, Instagram, Snapchat, WhatsApp et Facebook. Twitter vient tout juste de franchir ses dix ans.
Le pouvoir du digital dans les choix électoraux
En France, on observe une différence notoire du pouvoir d’Internet entre cette période (en cours) électorale et la période précédente de 2012.
Selon les contextes personnels et politiques, les usages et les stratégies digitales varient selon les candidats :
– ici, un hologramme pour être “présent” dans deux villes différentes ;
– là, une déclaration vidéo via Facebook sans passer par les radios ou TV ;
– ou encore ailleurs, 100 tweets-partys organisées dans toute la France -dans des cafés- pour suivre en direct un meeting.
Un constat s’impose : c’est celui de la réactivité des internautes réagissant aux déclarations des candidats.
En quelques minutes, des femmes et des hommes, non encartés aux partis politiques et rodés aux nouvelles technologies, révèlent et partagent des informations qui peuvent être aussitôt démenties ou confirmées. Dans cette course à la “preuve”, à noter la variété des pièces à conviction utilisées :
– tweets datant de deux-trois ans contredisant totalement la prise de position d’un candidat,
– extrait d’une décision gouvernementale passée de quelques années et précisant le choix du candidat sur ledit sujet,
– production d’interviews antérieures témoignant d’une différence notable entre deux positions,
– morceaux choisis de vidéos fournissant un point de vue contraire à une prise de position du moment,
– document prouvant que des équipes de campagne (ou des citoyens avertis) ont déposé, la veille, le nom d’un nouveau site web,
– contestation d’informations affichées sur les sites web de campagne.
Ces “enquêteurs spontanés”, citoyens et citoyennes, apportent une vision différente et éclairent beaucoup sur les « traces » ou « preuves » numériques que chacun(e) laisse sur la toile.
Pour la première fois, en France, la campagne électorale a été menacée de cyberattaques. L’Etat a pris certaines mesures afin de réduire cette potentialité risquant d’entraver, d’influencer l’élection présidentielle. Enfin, les internautes ont pu constater des envois massifs de tweets au même moment, sur le même sujet. On peut penser que des chatbots ont été utilisés pour ces inondations séquentielles d’hashtags ciblés.
Le digital, une nouvelle voie pour exercer son pouvoir de citoyen
Les communicants des équipes de campagne n’ont visiblement pas encore fait le chemin essentiel de l’acculturation du digital. De ce fait, ils anticipent peu ou pas le quotidien de communication de leurs candidats.
Au même titre, les médias dits « traditionnels » sont souvent surpris par la vitesse d’exécution des divulgations d’informations par les mobinautes.
Même si les journalistes sont aussi eux-même actifs sur les réseaux sociaux.
Dans ce contexte de nouveau pouvoir des communautés numériques, on remarque peu à peu que Facebook et Twitter sont devenus, pour beaucoup d’internautes, leur fil d’informations.
L’avènement du digital dans les présidentielles ouvre-t-il une nouvelle manière d’être citoyen-ne et un nouveau paradigme de l’information ?