2016 : prendre part au changement

 
A chaque blog son billet consacré aux vœux annuels.
J’ai choisi de dédier mon premier billet 2016 à l’ambition, au leadership féminin, à la grandeur des projets, à la volonté qui dépasse la raison, celle qui fait que les choses peuvent évoluer, à la faveur d’une audace.
La question que je me pose avec vous aujourd’hui, c’est comment en 2016, changer le monde et pour ce qui nous intéresse ici, contribuer à faire évoluer la condition des femmes dans notre société ?
Car le nouvel an ne se résume pas à tenter de s’améliorer soi-même. Il doit aussi être annonciateur d’un changement du monde dans lequel nous vivons (nous voulons vivre). Et à ce changement, qui reste à écrire, nous pouvons tous et toutes y prendre part (rappelez vous, le colibris et son incroyable pouvoir !).

Bic enflamme la toile avec une publicité jugée sexiste

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Ca se passe en Afrique du Sud et nous sommes en août 2015, c’est la journée nationale des femmes. Bic lance sur ses réseaux sociaux une publicité destinée à promouvoir une gamme de stylos auprès des femmes actives. Jusqu’ici, tout va bien, la marque fait usage de la publicité dans un but commercial.
Oui mais voilà, le message posté à côté de la photographie d’une jeune femme à l’allure de cadre d’entreprise et du mot-clef #BonneJournéedesfemmes est quelque peu déroutant… “Sois féminine, agis comme une dame, pense comme un homme et travaille comme un patron”. Comprenez, soyez belles comme des femmes et performantes comme des hommes…

Une lecture estivale pour cultiver votre imaginaire féministe

Et devant moi le mondeJe vais vous livrer un peu de moi dans ce billet ; sans doute un des effets détonants que lire « Et devant moi le monde » de Joyce Meynard, l’autobiographie d’une femme dont la vie même est un roman.
Nul ne me connaît mieux que ma mère, pour ce qui est de mon fort intérieur, celui que nous avons cultivé ensemble lorsque j’étais petite fille. Nous avons cette particularité elle et moi que les livres qui nous bouleversent circulent de ses mains aux miennes et vice versa : «Lis ça, dit-elle en me tendant quelques livres, tu me diras ce que tu en penses ».
J’ai à la maison une pile de livres que ma mère à déposée au fil de ses passages.
Je ne lis pas autant que je le souhaiterais, mais jamais je ne peux imaginer vivre sans un livre inachevé qui m’attend sur le bord de ma table de nuit.
Parfois, c’est un déchirement pour moi de savoir que dans quelques pages seulement, un livre qui me transporte va se finir. Je voudrais qu’il ne s’arrête jamais et j’en viens même à en vouloir sévèrement à l’auteur, de me laisser là, en manque de suite à son histoire. Il m’arrive de laisser passer des journées pour prolonger le plaisir d’un bon roman… Une façon de choisir la fin de l’histoire et quand celle-ci interviendra.
C’est un peu le sentiment qui m’a transportée tout au long de la lecture du livre de Joyce Meynard, celle que la jeunesse et l’audace ont transporté sur le devant de la scène médiatique et sur le devant de sa propre scène ce vie.
J’y ai trouvé, au delà d’une histoire de vie passionnante, reliée à celui qui fut longtemps au firmament des écrivains qui m’ont boulversés, JD. Salinger, auteur de L’Attrape-Cœur, livre que j’offre à mes amies les plus intimes, un esprit féministe bouleversant.
Une vision féministe de la vie qui, même si Joyce Meynard ne le revendique pas, est bien plus que présente dans son témoignage de femme qui se débat dans un monde qu’elle veut apprivoiser avec ses propres armes : l’écriture avant tout et aussi l’indépendance acquise au fil des expériences, les enfants, les amours.

Les femmes du numérique veulent plus d’égalité professionnelle

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Un vent de mixité souffle sur le secteur du numérique, qui compte encore aujourd’hui peu de femmes.
Capture d’écran 2015-06-19 à 10.23.24La commission Femmes du Numérique du Syntec Numérique, dirigée par Véronique Di Benedetto, publie aujourd’hui son guide pratique de l’égalité professionnelle femme-homme dans le secteur du numérique.
Conçu afin d’aider les entreprises, notamment les PME, dans la mise en place de leur plan d’actions en faveur de l’égalité professionnelle, ce guide a vocation à aider les entreprises à mettre en pratique leurs obligations légales, réglementaires et conventionnelles en matière d’égalité professionnelle.
Son objectif n’est pas de rappeler la législation en vigueur, mais de donner des conseils pratiques, méthodologiques et de bon sens. Ainsi, il appartient à chaque entreprise de s’approprier le sujet et de mettre en place les solutions qui lui conviennent.
« En 2012, le secteur du numérique comptait seulement 27% de femmes, contre 48% pour le reste de l’économie », souligne  Véronique Di Benedetto dans son édito.
Pourtant l’économie du numérique et plus largement du digital est une réelle opportunité pour les femmes qui oseront entreprendre ou intraprendre dans ce secteur d’avenir.

Projet de loi de François Rebsamen sur le dialogue social ou quand le gouvernement oublie les femmes…

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L’association Osez le féminisme s’insurge sur son site contre le projet de loi relatif au dialogue social et à l’emploi porté par le Ministre du Travail François Rebsamen qui « prévoit de déconstruire, entres autres, les outils fondamentaux de l’égalité professionnelle entre femmes et hommes ». L’association ajoute « Les inégalités professionnelles et salariales entre femmes et hommes sont pourtant toujours d’actualité : les femmes gagnent encore 27% de moins que les hommes, leurs carrières sont freinées par la maternité, elles occupent 80% des emplois à temps partiel et restent minoritaires dans les emplois cadres malgré un niveau moyen de formation supérieur aux hommes. Les inégalités professionnelles sont l’expression de la domination masculine; elles constituent une violence économique qui rend les femmes plus dépendantes et plus vulnérables ».
Entre cynisme et incohérence 
Ce rapport qui fut instauré dès la première loi sur l’égalité professionnelle de 1983 d’Yvette Roudy est obligatoire depuis la loi de 2001 et a été renforcé par la loi du 4 août 2014 qui durcit les sanctions à l’égard des entreprises qui ne la respecteraient pas. En revenant sur cette disposition, le gouvernement actuel, en totale incohérence, est le premier à faire marche arrière en matière d’égalité professionnelle.
On comprend mal, quand on sait en effet que les femmes représentent plus de 50% de la population française, qu’il faille remettre en cause des outils qui ont été instaurés parce que encore aujourd’hui, les clés du pouvoir sont détenues par des hommes.
Pour résumer, le projet de loi prévoit de supprimer les outils indispensable à la mesure des écarts entre les femmes et les hommes en entreprise et servant de base à la négociation collective en matière d’égalité professionnelle : le « Rapport de Situation Comparée » sur la situation des femmes et des hommes d’entreprise et la négociation dédiée.
Comment comprendre un gouvernement qui jusqu’ici a tant fait progresser le dialogue autour de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (c.f. loi-cadre plutôt ambitieuse de 2014) ? Après 43 ans de progrès législatifs en matière d’égalité femmes-hommes, ce même gouvernement s’apprête à revenir en arrière… sous couvert de simplification des obligations…Simplifions et oublions les femmes… Incompréhensible et cynique…

Femmes et levée de fonds, où en est-on ?

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L’association GirlsInTech Paris vient de publier les chiffres clés de la levée de fonds au féminin dans l’univers high-tech, résumée dans une infographie à découvrir ici.
L’occasion de se pencher de plus près sur les réalités de la levée de fonds au féminin. Pour ce billet, Audrey Soussan, co-directrice chez GirlsInTech Paris et Charlotte Boutier, Chef de projet chez Numa, deux spécialistes de la question des femmes dans l’univers Tech ont eu la gentillesse de m’apporter leur regard éclairé sur le sujet.

Peu de femmes font appel au capital investissement

Elles sont 32% à la tête des entreprises françaises. Le gouvernement a affiché son ambition en déclarant vouloir porter ce nombre à 40% en 2017 (source : Widoobiz) . À titre de comparaison, elles représentent 50% aux USA.
Et côté start-up, même constat dressé par l’Accélérateur, spécialiste de l’accompagnement long terme de start-up. Seulement 15% des entreprises qu’elle accompagne sont dirigées par des femmes.
En France, la principale raison semble être le faible nombre de femmes présentes dans le secteur de l’informatique et de l’ingénierie en général.

Femmes et hommes tous égaux… Encore un peu de patience !

Capture d’écran 2014-10-31 à 11.59.22Il faudra encore patienter un peu, juste un peu, c’est à dire 80 ans (81 pour être plus précise) pour espérer atteindre l’égalité hommes-femmes.
Nous pourrons donc célébrer cette bonne nouvelle en 2095 ! Une broutille à l’échelle de notre histoire !
C’est ce que révèle le 9ème rapport annuel sur le “Global Gender Gap”, rendu par le Forum économique mondial.
L’étude, menée dans 142 pays établit une projection de l’évolution des inégalités dans le futur, via des données qui ont été recuiellies pendant 9 ans autour de 4 volets: l’économie, la politique, la santé et l’éducation.
Ces 4 piliers n’évoluent pas de la même façon selon les pays.
Six des 111 pays qui étaient inclus dans le rapport d’origine ont régressé en termes d’opportunités pour les femmes, comparé à leurs situations 9 ans plus tôt. Il s’agit du Sri lanka, du Mali, de la croatie, la Macédoine, la Jordanie et la Tunisie.
Sur le plan politique et économique, les disparités restent grandes. Sur les 142 pays étudiés, aucun n’a éliminé les inégalités hommes/femmes , et seulement 14 pays ont réduit les inégalités sur un plan économique, à hauteur de 80%.
Par ailleurs, l’écart de pouvoir politique mondial entre hommes et femmes demeure à 21 %, ce qui signifie que la femme moyenne possède un cinquième de l’autonomisation politique détenue par l’homme.

Quand la pub « joue sur » ou bien « déjoue » les stéréotypes

collage-eden-parkjpg-tt-width-604-height-400C’est la rentée, l’actu chaude du moment.
Celle qui nourrit les conversations autour de la machine à café, à la maison, devant les écoles.Et les stéréotypes font aussi leur rentrée, encore bien présents dans notre quotidien de parents. Au supermarché, dans les magasins de vêtements, le rose et le violet demeurent les coloris majoritaires des rayons filles, et le bleu, gris, vert, restent le trio gagnant des coloris pour garçons.
Ce n’est pas si grave me direz-vous.
Cependant, soyons libres de nous interroger sur les stéréotypes qui, déjà au travers de la publicité, orientent encore nos achats.
Stéréotypes dans la pub : marques en danger !
On le sait, la pub a toujours, en commençant avec le temps des réclames, joué sur les stéréotypes pour promouvoir les marques.
Les publicitaires en ont fait un principe : la bonne segmentation des cibles est essentielle dans la création d’une campagne de publicité à succès.A qui s’adresse-t-on ? Longtemps la ménagère de moins de 50 ans a été le Saint Graal des communicants. Aujourd’hui, la dénomination a été revisitée avec un « wording » marketing qui se veut plus attractif, mais qui reste bien clivant : la Digital Mum, en référence à la maman, de plus en plus connectée.
Ainsi, pour TF1, M6 et autres chaines TV de masse et bien que désormais les courses ne sont plus que l’apanage des femmes (1/4 des hommes s’y collerait aussi), la cible reste la femme et donc le message orienté vers elle, avec son lot de stéréotypes.

De la condition féminine

International Women's DayBientôt le 8 avril, Journée Internationale de la Femme.
Est-ce une bonne chose  cette journée de la femme ? Sans doute encore, à l’échelle internationale. La situation de la femme dans le monde est si disparate, parfois si accablante, terrifiante pour nous autres, femmes françaises.
Au fond, je suis assez favorable à cette journée avec le doux vœu qu’un jour, elle soit abolie, pays après pays, parce que la femme n’aura plus ce statut de « genre » à protéger ou à valoriser.
Ce sera une condition comme les autres.
Le bémol que je déplore dans cette Journée très spéciale du 08 mars, c’est qu’elle représente une sorte de « fourre-tout » et au fond, pas grand chose de concret.
Il y a les femmes battues, les femmes qu’on aime, les femmes opprimées, les femmes dépendantes, les femmes laissées pour compte, les femmes d’exception, les femmes exploitées, les femmes qui ont réussi à déjouer les obstacles de la société, les femmes désavantagées, toutes les femmes… Et finalement, regrouper tous ces combats, tous ces cas particuliers montre qu’une fois encore, la femme est considérée avant tout comme un genre, une condition à part.
Mais à part de quoi quand on sait qu’elle représente la moitié de notre population ?

A l'heure des vacances et de la lecture

lecture femme leadershipC’est sans doute le moment le plus rempli d’espérance et de rêveries. Celui qui précède le départ en vacances.
Ca me rappelle d’ailleurs une citation légèrement machiste, qui ne devrait pas avoir sa place sur ce blog (je vous laisse en juger !); mais qui me vient presque naturellement à l’esprit en écrivant ce poste, sans doute un acte guidé par une quelquonque réminiscence 🙂
Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier“, disait Georges Clémenceau.
Toute femme pourrait en dire autant… Ceci étant…
C’est un doux moment ce moment de se sentir partir pour l’aventure, pour le dépaysement, pour l’inconnu, l’inespéré, l’imprévu…
Vous l’aurez compris, je n’écrirai pas sur ce blog avant quelques semaines. Le temps de me ressourcer, d’inspirer, de rêver, de flaner et d’être ré-inspirée.
Une pause estivale que je vous laisse passer en compagnie de quelques beaux livres, pour occuper vos pauses sur la plage, au bord de la piscine ou dans un hamac au beau milieu d’un écrin de verdure.
Quand vous n’aurez plus à vous soucier de l’heure… du jour… du lieu… Et que vous pourrez enfin lâcher prise !
Bonnes vacances, bonnes lectures,
La vie sans fards – Maryse Condé
La Femme Fardée – Françoise Sagan
Le Deuxième Sexe – Simone de Beauvoir
En avant toutes – Sheryl Sandberg
Femme et Entrepreneur, c’est possible – Séverine Le Loarne, Virginie Cupillard , Bouchra Rahmouni Benhida , Anna Nikina